Nous les guerrières

 Ce soir, je ressens le besoin d’écrire.

 De vider ma tête de toutes ses pensées et de ces témoignages tellement singuliers et personnels.

La maternité : vaste sujet.

 Hier j’ai passé la soirée avec mes amies, des mamans elles aussi. Elles le sont même devenues bien avant moi. Depuis que mon petit deuxième a rejoint la famille, ma langue se délit à la mesure que mon corps et mon esprit encaissent la fatigue, la lassitude et l’habitude.

J’ose dire mes craintes, mes angoisses, mes échecs face à mon quotidien avec 2 enfants en bas âge.

J’ai besoin d’extérioriser et tant pis si je suis jugé.

Mais ce n’est pas ce qu’il se passe, elle aussi elles savent.

Je ne savais pas, je n’avais pas mesuré que ça aurait pu être si dur la maternité. Je pensais que seul le manque de sommeil et le rythme à installer la première année de vie de mon petit serait la seule grosse difficulté. Je ne savais pas qu’en fait, en vrai, malgré des périodes d’accalmies, des challenges il y en aura toute la vie.

Et je m’en veux de ne pas avoir été pour elles les oreilles et les cœurs qu’elles sont pour moi aujourd’hui. Je m’en veux de ne pas les avoir aidées à relativiser quand elles en auraient eu besoin.

Mais comment aurais-je pu le faire alors que moi-même je n’en savais rien jusque-là. Car malgré tout, la maternité, on ne s’y prépare pas.

On croit qu’on le fait, mais la réalité est tout autre. Elle vous étreint et vous embrasse pour la vie. C’est magnifique autant que c’est une mise en abysse.

 

Ce soir, rebelote, entourée de mamans, le principal sujet de conversation de nos rencontres sont nos petits. Je ne les connais pas. Mais une complicité s’installe, on vit les mêmes choses.

Des échanges, des expériences, des histoires de vie différentes dans les détails mais pas tant que ça dans le fond : on s’inquiète, on doute, on essaie de faire de notre mieux et on recommence chaque jour. On veut le meilleur pour eux et pour ça on est prêtes à donner sans relâche quitte à s’oublier un peu, parfois, souvent, trop souvent.

 

Les récits étaient personnels et même si on écoute et qu’on comprend, on ne sait pas vraiment…

Le vécu est propre à chacun mais par notre propre histoire on sait, on sait que la violence de la maternité nous cueille toute à un moment donné furtif parfois et intense pour d’autres.

Nous portons la vie, la responsabilité d’un autre petit être, dès le début avec tous les doutes qui l’accompagnent. Puis nous devons mettre en lumière ce petit être afin de l’accueillir sur terre, parmi nous. J’ai entendu des récits de grossesse, d’accouchement et de post partum. J’ai écouté vraiment, sans jugement et je suis admirative de ce qu’une femme peut accomplir.

 

Avant ce soir j’aurais dit supporter mais depuis ce soir je trouve ça beau ce qu’on est capable de faire. Aujourd’hui je ne vois plus le fait d’être une femme comme un fardeau : je suis fière de notre force et je trouve que la maternité, aussi difficile soit elle, nous révèle à nous même. Je le lisais beaucoup ces derniers temps de-ci de-là sans trop vraiment y croire. Mais c’est vrai, la maternité vous change à jamais.

 

Et ce soir je comprends.

Je ressens la force des femmes, des femmes à travers les âges.

J’ai souvent l’impression d’avoir juste la tête hors de l’eau et qu’une petite bourrasque pourrait déclencher la tempête qui m’emmènera vers le fond.

 

Mais ce soir j’ai compris, en écoutant leurs récits, ces femmes si différentes, avec leurs histoires, leurs failles.

J’ai écouté et j’ai compris qu’on est toutes différentes mais que la maternité nous rassemble. Ce sont les mêmes émotions qui nous animent.

Et j’ai trouvé ça beau, j’ai trouvé ça fort.

J’ai réellement mesuré notre force.

 

Pour moi, le travail précédent l’accouchement est violent il vous pousse dans vos retranchements, vous pensez que l’accouchement est la délivrance mais en vérité ce n’est que le début du voyage. Pour votre enfant d’abord et ensuite pour vous-même. Car à ce moment là vous allez mobiliser des ressources insoupçonnées pour donner le meilleur à votre enfant.

 

Alors oui mon amour, oui c’est dur, oui parfois je me sens faiblir et prête à craquer mais pour rien au monde je ne voudrais y renoncer car cette richesse que tu m’offres, rien ne pourrait la remplacer.

 

Et à vous les femmes, ne doutez jamais de votre valeur et de votre force.

Croyez en vous, vous êtes capables de grande chose.

Vous ne le savez peut-être pas encore mais vous êtes une guerrière.







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